Dans les bas-fonds de Gian….

Le Paon, perché sur le toit de son enseigne bidouillait son fidèle compagnon. Le rajout d’un système de refroidissement était nécessaire vu tout ce qui tournait et s’engrangeait là-dedans. Il l’avait bien compris la semaine dernière lorsque la moitié de la pièce avait explosé avec son oiseau mécanique.

"Ah … La complexité de l’ingénierie technologue…"

Sol, son paon robotique à l’armature en titane et à la coque en or et cuivre était un spécimen unique. Fruit de la transmutation d’un noyau d’énergie cyberpolitain obtenu de façon totalement illégale et de fluides alchimiques, il était capable d’analyser et de penser par lui-même comme le ferait un véritable cerveau. Pour qu’il puisse se mouvoir, Aurèle lui avait créé une carcasse robotique en forme de paon et avait intégrer dans sa mémoire la gestuelle et le comportement de ce volatil. Ça lui avait prit des mois avant de trouve une façon d’allier tous les composants de façon à ce que Sol puisse rester stable un maximum de temps… Avant de griller ou d’imploser bien entendu.
Il chauffait trop vite. Des grilles d’aérations sous les ailes et sous la queue c’était évidemment trop léger pour pouvoir ventiler correctement un système aussi complexe de calculs et de mécanique.

"Bon, en espérant que t’aimes le watercooling bébé…"

L’oiseau criailla en se redressant lorsque le jeune homme referma le capot sous son poitrail brillant puis il se secoua. Son maître sourit en le regardant. Le robot pencha la tête, analysant ce que ressentait Aurèle en le fixant de ses grands yeux rubis et lui grimpa agilement sur la tête, apparemment satisfait par l'installation du nouveau système de refroidissement de ses composants.

Le jeune homme n’était pas quelqu’un de très touché par le genre humain, par la mondanité, la hiérarchie… Les villes lui faisaient juste bêtement penser à une fourmilière immense. Des ouvriers soumis à des soldats, des soldats soumis à leur reine. Il eu un frisson et tira une moue de dégoût.
Même les machines finalement, elles n’étaient là que pour servir d’outil lorsque l’humain lui-même n’arrivait plus à être clé à molette.

Mais Sol … Bien que ce maudit piaf l’agaçait lorsqu’il explosait ; lorsqu’il piaillait le matin ou qu’il lui trainait H24 dans les pattes en le faisant trébucher, Aurèle avait inlassablement un pincement au cœur en le réparant, en le remettant en marche et en l’améliorant. C’était son bébé, sa création et son ami.

"Faut que j’finisse les balles explosives et les tourelles pour demain …."

Le paon gloussa de sa voix métallique.

"La flemme."

Aurèle leva les yeux vers les toits fumants de Gian. Il avait envie de se promener sur les tuiles et surtout d’aller récupérer de nouvelles pièces pour ses inventions…. Mais il savait qu’il avait avant tout un travail à faire. Quelqu’un à suivre.

Il soupira, poussa un râle exaspéré puis se redressa en mettant sur son épaule ses fusils de cadets, récupérés lors de son passage dans l’armée. Améliorés depuis le temps, bien sûr.

"C’partit baby !"

Sol glissa sur son épaule et Le Paon sauta sur le toit de la maison d’en face, en contrebas.