Nom : Oqyan
Prénom : Satinka
Age : 115 ans
Sexe : féminin
Date de naissance : 2 Juillet 142
Nation d'origine : Octantis
Caste : Mage
Classe : Thaumaturge
Lieu de résidence à Range Harbor : Habiltas
Métier / Rang Social : Directrice du Centre d’Accueil des Mages Immigrés (CAMI)
Description physique : Grande, le regard franc, Satinka est une femme à la prestance indéniable. Il est évident au premier coup d'oeil qu'elle fut une très belle femme. Octantine d'origine, elle en a les principales caractéristiques physiques : peau bistre et cheveux platines (devenus blancs argentés à présent). Vestimentairement inclassable, elle est le résultat des traditions octantes (goût pour le bleu assorti à ses yeux), de l'hétéroclite mode maritime de la flotte d'Asinara, et des tenues moyenâgeuses (longues robes entre autres) des mages de Thalisma.
Description psychologique / caractère : Satinka est une humaniste. Elle a vu beaucoup de choses, et comprend l'être humain par une grande capacité d'empathie (évidemment liée à ses dons de télépathe). Engagée, rebelle, elle a souvent combattu, physiquement ou moralement, pour les causes qui lui semblaient justes. Compréhensive et conciliante, elle sait aussi trancher dans le vif, ce qui fait d'elle un excellent juge pour tout type de conflit. Calme, posée, il émane d'elle une aura de dignité et de sagesse qui inspirent confiance et respect.
Aptitudes / Points forts :Au cours de toutes ses années d’existence sur cette terre, Satinka a eu le temps d’apprendre à manier ses pouvoirs magiques. Elle est particulièrement douée en télépathie mais maîtrise aussi très bien la téléportation et la télékinésie.
Étant la directrice du CAMI, elle a une influence sociale forte : ayant des réseaux de contacts auprès des communautés immigrées, elle est parfois consultée par les conseillers du Prince sur certaines questions.
Limites / Points faibles :Force physique réduite. Tendance à vouloir aider tout le monde au détriment d'elle-même.
Relations avec le PJ (Yhuk) : amante (de moins en moins) et compagne platonique (de plus en plus).
Histoire :
Rappel :
- (142 naissance de Satinka)
- 152 Guerre Arctique. Annexion de l’île de Thulé Septentrionale.
- 185 Invasion du Septentrion.
- 198 Défaite de Ienovgrad, retrait de l’ost du Septentrion.
- 221 Renversement des Ansagryan, Sigberyan élu roi.
- 224 Guerre de 5 ans contre Le royaume de Lyserald Née à l'époque de gloire du Royaume d'Octantis, Satinka entendait à 10 ans chanter la gloire de l'Empereur Ansagryan, qui venait d'annexer le Nord de la Thulée (en l'an 152). Sa famille, enthousiasmée, fait partie des colons qui vont s'installer dans cette nouvelle province.
Pendant 20 ans, c'est l'abondance, la joie des petits pillages faciles, et une paix plutôt bien entretenue avec les thuléens. Satinka grandit dans cette ambiance confortable, où les Octantes sont les maîtres face à des technologues dont la technologie et la société se sont effondrés au moment de la jonction.
Puis les relations s'équilibrent à travers les premiers contacts culturels et économiques qui ont lieu entre les cités octantes du Sud et les villes technologues de nord-thulée.
***
En 185, le roi octante décide d'envahir le Septentrion. Il lui faut toujours plus de territoire, et les terres du Nord sont presque inoccupées. L'ost royale y est envoyée... Et Satinka est parmi les soldats.
Elevée dans un esprit conquérant, avec seules les victoires pour exemple, elle est naturellement devenue une guerrière au service de sa cité. Fière d'aller combattre pour la gloire de son peuple, c'est avec confiance qu'elle part pour le Septentrion un peu après le début de la guerre, alors que n'en entend encore que des échos enthousiastes...
Pendant 2 ou 3 ans, l'armée octante avance facilement. On chasse les habitants, on brûle les villages. La résistance est très faible. Mais Satinka souffre de ne combattre que des civils innocents ou des bataillons mal entraînés. Elle tente d'oublier ses premiers meurtres, les maquillant dans son esprit en combats, en obéissance et en devoir.
t puis l'affaire se complique. La STR, libérée d'autres préoccupations, envoie enfin des forces significatives contrer la percée des Octantes. D'immenses armées technologues, levées à la force de l'idéologie, poussent devant eux des centaines de mages et alchimistes utilisés comme de la chair à canon. Les batailles font rage dans les plaines glacées. Les coups de fusils trouent la furie des cris de guerre, les épées éventrent les corps. Les morts tombent et gèlent. Bientôt, les Octantes font s'élever des remparts de glace par la magie, puis font fondre la glace sous les pas des ennemis, qui s'effondrent et se noient dans l'eau glacée. Bientôt, les zeppelins technologues sillonnent le ciel, leurs avions bombardent les positions de l'envahisseur, et les magiciens voient éclater des morceaux de leurs corps et exploser leurs camarades. Ils sont trop peu nombreux. Ils ne pourront plus résister longtemps.
Des milliers de morts, des milliers de combats, pour un retour à la case départ.
Les Octantes rentrent chez eux après des années de bataille. La défaite de Ienovgrad, en 198, n'est plus qu'une formalité. Le Septentrion, dans une dernière provocation, fait avancer ses zeppelins jusqu'à l'île d'Octantis – mais les mages de l'eau ne seront pas défaits sur leurs propres terres. Cette fois, les forces Octantes repoussent aisément l'ennemi. En 198, la guerre est finie.
Rien n'a été gagné.
***
Et Satinka ?
La bataille faisait encore rage sur la pénisule Est du septentrion lorsqu'elle a décidé de partir. Elle qui avait grandi dans une nation victorieuse aux combats éclatants. Elle n'a pas pu supporter les morts qui s'entassaient comme des chiffons mouillés, bientôt recouverts de givre, de neige, de glace. Elle n'a pas pu supporter de massacrer les mages et alchimistes offerts en pâture per la STR. Pas supporté non plus la guerre sale des technologues, leur poudre, leurs machines, et leurs obus aveugles.
C'est un jour de l'an 195, après déjà dix ans de guerre, qu'eut la bataille particulièrement sordide des Vallées Noires. Ce sont des monts de pierre noire gelée, qui s'effondrent dans la mer froide, des monts de pierre morte, troués de galeries et de tunnels où mille embuscades avaient été tendues par les deux camps. Les soldats tombaient par dizaines.
Ce jour là, les circonstances séparèrent Satinka de ses camarades. Seule, blessée, fatiguée de la guerre, elle commença à marcher, à s'éloigner de la rumeur funeste de la bataille. Le terrain était accidenté, il lui fallut tout une journée entière pour passer le col le plus proche. Mais elle le franchit enfin. Elle ne voyait plus les soldats derrière elle, n'entendait plus les cris de la bataille, oubliait tout à fait ses camarades, qui disparaissaient pour elle dans le brouillard de la mort, comme tant d'autres avant eux. Alors derrière le col, en bas, près de l'eau où s'enfonçaient les falaises noires, elle vit un port. Il apparaîssait soudain, avec ses quelques mâts, comme une échappatoire, la première depuis des années.
Elle descendit la roche, un bandage solidement lié autour de son épaule que la balle avait traversé, se cachant du mieux qu'elle pouvait du regard des habitants du bourg, naviguant entre les rochers. Car elle ne pourrait évidemment jamais cacher qu'elle était une Octante...
Quand elle arriva près de la ville, la nuit était tombée depuis longtemps. Le ciel était clair. La constellation du requin était basse à l'ouest de l'horizon : le petit jour ne commencerait à se lever que dans une ou deux heures. C'était le cœur de la nuit. Il faisait froid, très froid. Même pour une Octante. La ville dormait. Elle se faufila à travers les ruelles, discrètement, jusqu'au port. Deux navires étaient là. Lequel choisir ? Lequel la ferait s'évader plus tôt ?
Un mouvement la fit se cacher derrière quelques barriques. C'était un marin, soûl, effondré dans un tas de cordes sous un épais manteau, et qu'elle n'avait pas vu avant. Il se leva, titubant, transi de froid malgré ses vêtements chauds – il n'était qu'un simple humain, aussi sensible aux températures qu'un nouveau-né.
Il aida une deuxième forme à se lever. « Allez viens » dit-il d'une voix pâteuse dans cette étrange langue septetrionale qu'elle avait appris à comprendre. « Si on rest'là ils partiront sans nous, à l'aube, et comme a dit l'capitaine, on l'aura dans l'cul. » Les deux hommes se prirent par le bras pour marcher d'un pas hésitant jusqu'au premier bateau. Là, le garde, s'éveillant à leurs cris avinés, fit descendre la passerelle pour qu'ils puissent monter à bord – avant de la relever.
Satinka attendit que le grabuge des deux soûlards se recouchant soit terminé. Elle attendit encore que le garde soit rendormi, et le navire silencieux. Puis elle se glissa comme un chat jusqu'au quai. Elle regrettait de n'être pas une élémentaliste de l'eau, comme la plupart des Octantes. Il lui aurait suffit de créer un pont de glace jusqu'au navire, avant de le faire fondre. Au lieu de ça, elle allait devoir tenter quelque chose de beaucoup plus risqué...
Le garde dormait profondément. Elle s'introduisit dans son esprit. Prenant le contrôle de son corps endormi, facile à manipuler, elle lui fit croire en rêve que d'autres marins soûls rentraient, et demanda à ses membres d'exécuter les gestes pétris d'habitude qui lui faisaient baisser le pont. Alors le pont fut abaissé. A pas de loup, Satinka l'escalada, frôlant le garde somnanbule qu'elle tenait toujours en son pouvoir. Puis elle se cacha dans un recoin obscur pour terminer la manoeuvre : le garde fit remonter le pont, se rassit, et s'assoupit à nouveau totalement sur la crosse de son fusil... Ouf.
Se faufilant dans la calle du bateau, apaisant le sommeil des marins auprès desquels elle passait pour que sa présence ne les réveille pas, elle trouva finalement une place parmi les provisions, tout au fond d'une calle sombre, derrière des tas de caisses qui ne seraient pas inspectées de si tôt. Elle avait trouvé au passage une réserve de rhum où elle avait pris une bouteille. Une fois à l'abri dans sa cachette, elle l'ouvrit pour désinfecter sa blessure... puis en avala une gorgée pour faire venir le sommeil. Elle s'endormit.
***
Pour faire court :Le navire croisa le chemin de la flotte d'Asinara (>
ici<). Et pendant quelques jours, il fit route commune avec elle pour conclure des affaires.C'était une flotte entière, comme une ville flottante, qu'on disait prête à accueillir les exilés du monde entier. En entendant les marins dire cela, Satinka n'hésita pas une seconde. La nuit venue, elle s'évada du bâtiment septentrionin... et rejoignit la flotte d'Asinara.
Elle y passa une bonne partie de sa vie. Jamais elle ne songea sérieusement à retourner à Octantis. Elle avait été coupée de la vie de son peuple depuis 10 ans déjà. Quand la guerre avec le Septentrion se termina enfin, elle en eut vent par des voyageurs. Mais ils disaient aussi que des querelles intestines opposaient les Octantes, et bientôt, on destitua le roi pour en installer un nouveau, apparemment tout aussi guerrier, qui se lança bien vite dans une guerre contre le royaume de Lysarald.
Elle se sentait mieux à Asinara, cette flotte de navires où se mêlaient les cultures, les langues et les castes, comme dans son enfance à la frontière de Lysarald. Ici, la paix et le commerce faisaient la loi, en lieu et place de la guerre et de la force. L'amitié et l'entraide remplaçaient une camaraderie sanglante et un honneur orgueilleux.
C'est en tant que membre d'Asinara qu'elle rencontra Yhuk. (rétro à venir)
Et puis, un jour de l'an 239, la flotte s'arrêta dans la baie de Range-Harbor. C'était un événement exceptionnel, la rencontre des deux seuls pays au monde – l'un nomade, l'autre sédentaire – qui pouvaient se targuer d'accueillir des êtres de tous horizons. La flotte stationna près d'une année au sein de l'archipel. De nombreux échanges eurent lieu, aussi bien commerçants que culturels et politiques. Des accords furent passés. Puis Asinara s'en alla... et Satinka resta.
Sur les navires d'Asinara elle avait vécu une vie entière, plus de quarante-cinq ans. Elle avait eu le temps d'avoir des enfants avec un homme, de le voir mourir de son âge d'humain.Le temps de voir grandir son fils : il était devenu commandant en second d'un grand navire de la flotte, et n'avait plus guère le temps de la voir. Et de voir grandir sa fille : femme de caractère, elle venait de décider de quitter la flotte, et d'entraîner avec elle sa mère...pour s'installer à Range-Harbor.
Pendant l'année passée dans le port, elle avait été chargée des relations avec le lieu qui accueillait les immigrés mages à Range Harbor - un lieu de haute importance aux yeux d'un pays itinérant comme Asinara. Elle s'y fit une place... Jusqu'à en prendre la tête.
NB : elle vit donc à RH depuis presque 20 ans.
