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 Fouteurs de merde désabusés

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Djazz Dickinson

Djazz Dickinson


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MessageSujet: Fouteurs de merde désabusés    Fouteurs de merde désabusés  EmptyLun 9 Avr - 14:57

Le soleil n'était pas encore levé que Billie et Djazz, déjà vêtus de leur uniforme s'activaient dans la cour. Le camion réfrigérant destiné à livrer les hôtels de Stern Road était garé devant la porte 3. Les hommes chargés de remplir le camion fermèrent les portes et remirent l'inventaire et la paperasse à Billie. Djazz s'apprêtait à démarrer lorsque le superviseur l'interpella :

« Monsieur Dickinson ! Non, pas vous Billie, je parle à votre frère. Djazz ! On m'a rapporté que vous ne conduisiez pas très prudemment en ville. Je sais que vous aimez la vitesse mais là, il s'agit d'un camion de livraison, pas d'un aérojet au Téli et à l'éther ! Faites attention, sinon on vous remplacera ! »

Il s'approcha et continua à voix basse :

« Entre nous... moi je vous aime bien tout les deux... vous m'faites penser à mes gosses. Mais le patron n'est pas marrant et des clients se sont déjà plaints d'une certaine insolence de votre part. Restez sur les rails, c'est un conseil. »

[…]

« Billie j'en ai marre de ce boulot ! Ça fait exactement deux-cent trente-quatre jours qu'on fait ce putain de trajet tous les matins ! Pour se farcir des intendants snobs et désagréables, qui passent deux heures à vérifier qu'il y a tout... Comme s'ils n'avaient pas confiance depuis le temps que la boîte les livre chaque jour même le dimanche... »
« Tu sais quoi soeurette, faudrait qu'on fasse un truc qui choquerait tous ces bons bourgeois... »
« Genre, débarquer dans le hall de réception en roulant sur les chariots avant de leur faire tomber le lustre en cristal sur la tête et de tout casser avec une batte de base-ball ? »
« Ou genre mette des fringues sales et aller leur servir le vin en en mettant partout... »
« Dans tous les cas on va se faire virer. Le patron va rager contre nous ! »
« C'est ça qui est bon ! »
« Owkay. On improvisera une connerie une fois dans le dernier hôtel. J'ai encore un tout petit bout de conscience professionnelle qui traîne... »

Le camion ne roulait pas vite et Djazz tirait une tronche d'enterrement. En plus il commençait à pleuvioter.

« Merde. »

Pendant ce temps, Billie feuilletait l'inventaire d'un air sérieux.

« Tu sais, tenir les comptes, ça me branche. J'ai l'impression d'avoir du pouvoir avec ça, genre : « Hop hop hop, là il manque trois caisses de pommes de terres... ». Qu'est ce que ça doit être cool d'être patron, sans rire... gérer des tas de trucs, tenir le sort des ouvriers entre ses mains... Hey, Djazzy ! »
« Mmmquoi ? »
« Je sens le goût du pouvoir monter en moi. »

Pour appuyer ses propos, Billie prit une profonde inspiration et bomba le torse avant de se mettre à tousser violemment. Une espèce de mécanopode de bric et de broc venait de les doubler et la fumée d'échappement noircit la tenue de travail du jeune homme.

« Oh, meeerde !!! Hé connard ! Tu peux pas faire gaffe, non ! »
« Il t'entend pas, mais si tu veux je le rattrape. Il fait pas le poids face à notre remorque. »
« Nan mais laisse tomber. Allez, j'arrive même pas à nettoyer ! »

Billie frotta son épaule du mieux qu'il put mais ne fit qu'étaler la tache. Djazz lui fit remarquer que ce n'était pas important puisqu'ils allaient arrêter de travailler. Ils décidèrent d'aller déposer les tenues en douce au vestiaire avant de s'en retourner au squat, une fois la tournée finie.

Huit heures sonnèrent lorsque le camion de livraison s'arrêta derrière le dernier hôtel de la tournée. Billie et Djazz descendirent, les commis vinrent décharger les victuailles et la paperasse d'usage fut réglée.

Fouteurs de merde désabusés  Livreu10

Alors que les commis venaient de disparaître en cuisine pour ranger les cageots de nourriture, Billie tira Djazz par la manche en lui montrant l'entrée de service qui donnait dans la salle à manger. Ils enlevèrent leurs tabliers avant de se diriger discrètement vers le hall d'entrée.

La réceptionniste, de dos, ne les vit pas arriver. Billie s'appuya au comptoir, prit un air snob et clama :

« Alors ?! Vous faites votre travail oui ou non ! »

La femme sursauta et se retourna d'un air gêné, puis jaugea les deux livreurs d'un œil aiguisé. Prenant un air soupçonneux, elle leur demanda :

« Que puis-je faire pour vous messieurs ? »
« Mon frère et moi désirons une chambre pour la nuit. Dépêchez, nous avons beaucoup voyagé et sommes fort las... »
« Vous n'avez pas réservé ? Nous avons la 8 qui est très confortable. »
« La huit... non, la huit ça ne va pas... Djazzy ? »
« Non, nous n'aimons pas le chiffre huit. »
« Heu... la... la douze est libre aussi. »
« Vous n'auriez pas une chambre dont le numéro est un chiffre impair compris entre deux et quatre ? »
« La trois est prise, désolée messieurs. »
« C'est inadmissible !!! »
« Calmez-vous, si aucune de nos chambres ne vous convient, allez voir ailleurs ! »

La réceptionniste commençait à perdre patience et Billie retint un sourire narquois.

« Nous voulons la trois ! »
« je vous dis que la trois est occupée. Écoutez, allez ailleurs si vous voulez absolument la chambre trois. »
« Mais vous faites de la publicité pour les concurrents, maintenant ? »
« Je... »
« Vous faites très mal votre travail madame. »
« Je ne vous permet pas ! Et... mais... que fait-il ? »

Billie se retourna pour suivre le regard de la femme et aperçut sa sœur, confortablement installée dans un fauteuil, les pieds posés sur celui d'en face. Elle faisait tourner un verre de vin dans sa main comme pour en juger la qualité, puis le renifla avant de faire une magnifique moue de dégoût et de dignement verser le contenu dans la plante verte à côté.

« Bon, ça suffit ! J'appelle le service d'ordre. C'est un établissement respectable, ici ! Vous n'êtes pas dans un pub ! »

Billie se dirigea vers sa sœur et s'assit en face d'elle. Ils éclatèrent de rire.

« Hey, bro ! On les attends les mecs de la sécurité, hein ! »
« On pourra fuir en courant comme des gros lâches, j'ai pas envie de me faire molester ! »
« Pourtant, on les cherche les emmerdes. »
« Bah écoute, faut bien s'amuser nan ? »
« Totalement d'accord avec toi. »

Puis ils se cognèrent le poing avant de partager un rire complice.
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Cendre O'Caroll

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MessageSujet: Re: Fouteurs de merde désabusés    Fouteurs de merde désabusés  EmptyMar 10 Avr - 17:25

Cendre avait peur. En fait, elle était même morte de trouille. Parce qu'elle se retrouvait face à une décision, à un mur à sauter alors même que personne autour d'elle n'était à même de l'aider.
Ici, elle n'avait pas d'amis. Non, on ne pouvait pas considérer qu'elle avait des amis tout court en fait. Se sentant étrangement seule, elle souriait amèrement: elle connaissait des gens, surtout des garçons en fait. La gente féminine, c'était pas vraiment la peine de la mentionner. Certains ne lui laissaient pas franchement de souvenirs géniaux. Mais de toute façon, ils étaient sur un autre continent que le sien.
Ah chez elle, la belle blague. Depuis maintenant 5 ans, elle pouvait douter allègrement de ses véritables attaches et racines, et même si elle avait fait le choix de ne rien dire à personne, c'était évident que Tuhitep l'avait grillée. Sinon, il n'aurait pas fait des pieds et des mains pour que, quitte à partir, elle se retrouve si loin du nord... son regard dévia sur la boussole héritée en même temps de ses doutes, petite boîte. Un si petit objet qui renfermait tellement de mystère.
Et elle senti les larmes couler. Comment pouvait-elle considérer Tuhitep? Comme son père? Ce qui équivalait à accepter qu'il y avait eu mensonge, cachotterie... ce qu'elle avait pris comme une trahison plus jeune. Ou alors, il fallait le prendre en ami. Alors il était son ami, son seul ami... non il y en avait d'autres? Si. Elle ne savait plus. Sa main se referma sur l'objet rond de métal.
En tout cas, ici à Range Harbor, c'était sûr il n'y avait personne. Non, elle ne considérait pas Honoré comme un ami... tout au plus une compagnie amusante par ses comportements exagérés. Et Onesime, n'en parlons pas. Elle balaya ces deux noms de son esprit aussi vite qu'ils étaient venus: pas la peine de les considérer en "amis" parce qu'elle résidait chez eux. C'était un point qu'elle comptait bien changer. Après, il y avait bien quelques rencontres, des gens sympathiques vers lesquels ses pensées pouvaient vagabonder en lui arrachant un sourire.
Mais définitivement, tout ses alliés, enfin ceux qu'elle espérait pouvoir considérer comme tels n'étaient pas ici. Il fallait donc qu'elle se batte toute seule contre la plume et l'encre pour écrire une lettre convaincante à monsieur son père.
Oui les lettres, ça faisait maintenant quelques jours qu'elle avait compris que manipuler les mots était une activité primordiale pour obtenir les autorisations qu'il lui fallait. A 25 ans, si c'était pas stupide de devoir encore en référer à l'autorité supérieure!

Se relevant du lit, elle passa devant la glace, et examina son reflet. Pensive un instant. Oui, elle pouvait avoir le charme que certains lui accordaient, mais ça ne changeait pas grand chose. Quelle plaie.
A quoi bon être belle, si on n'est pas une femme respectée? Quand on a que la drague, le contact pour une nuit ou quelque jour. Si c'est juste pour parader, mais ne recevoir aucune attention réelle?
Elle se ressaisit, c'était quoi cette crise existentielle soudaine? Alors, avec douceur, elle s'assit devant la coiffeuse, posa la boussole qu'elle serrait encore à plat et commença à peigner ses longues mèches crèmes avec cette attention toute particulière qu'elle portait à être présentable et pas débraillée... comme gamine on lui reprochait souvent. Enfin remarquez, elle y pensait le matin en s'habillant, faisait ce qui lui chantait la journée et en oubliait toutes les conventions.
Bref, une fois apprêtée, elle se sentit moins faible et hésitante qu'au réveil et commença la rédaction de sa missive pour expliquer qu'elle voulait un peu d'indépendance, que du coup, elle avait pensé louer une chambre, à l'hôtel ou l'auberge. Ces lignes ne lui paraissaient pas encore convaincantes. Non, pour que tout ce bla bla ait une portée directe, il fallait qu'elle puisse fournir des solutions concrètes... une argumentation ne tient jamais sur du vent.
Qu'importe, me direz vous, puisque qu'il suffisait de glisser quelques lignes amoureuses pour que l'oeil unique de Tuhitep se mit à larmoyer d'affection et qu'il accepte sur le champ tout ce qui était présenté. Mais, la distance jouait. Plus elle était loin, plus elle se sentait d'humeur à présenter ses idées de manières aussi irréfutable que possible.
Oui, Cendre prenait part à une argumentation serrée et s'en amusait pas mal. Elle sut donc ce qu'elle ferait ce jour là: Le tour des maisons d'hôtes de Stern Road. Oui, actuellement, elle n'avait pas encore vraiment quitté le quartier et ne pouvait concevoir à quel point la ville était immense et remplie de possibilités.

Après bien des ratures, le début de son brouillon lui sembla bien. Elle glissa le tout dans le tiroir de la coiffeuse et ajusta une dernière fois sa tenue avant de descendre, glissant avec la légèreté d'une plume de marches en marches pour ne pas se faire contrôler à la sortie et filant derechef à l'écurie. Quand elle entra, un doux hennissement l'accueillit; et passant devant devant les chevaux d'Honoré, elle gratifia la jument tovero d'une petite tape. Elle aimait bien cette couleur particulière, qui donnait des chevaux gris avec juste une tâche sur le haut du crâne... c'était très recherché et considéré comme "porteur de chance". Alors, tout les matins, elle donnait, par superstition cette caresse empressée à l'animal.
Puis, parce que c'était un râleur, il fallait bien qu'elle donne une caresse plus douce à l'étalon sombre aux yeux cerclés de blanc... ce qu'elle aimait moins, parce que c'était preuve de folie chez les animaux. Puis, elle filait vers son propre poney.

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Son Djinn. Le grand cheval massif qui se comportait pourtant comme un peureux. Elle lui sourit et déplaça son toupet sur le côté pour donner un baiser sur son front. L'animal ferma les yeux et se laissa panser et harnacher.
-Je te donnerais une belle prairie
Lui promit-elle, sur un ton rêveur en bouclant la selle
-Avec du trèfle, et de la menthe...
Son sourire s'élargit à cette pensée, en passant le mors... oui le trèfle sucré et la menthe qui l'était encore plus... il manquait de nature dans cette ville.
Une fois qu'il fut prêt, elle sorti sur la pointe des pieds, et le poney derrière elle rendit son pas silencieux comme par mimétisme.

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Peu après, elle était déjà loin dans la rue, cherchant tout ce qui aurait pu servir d'hébergement, relevant les adresses, les prix, les possibilités. Et la journée fila à toute allure, si bien que quand elle contourna un grand camion de livraison pour entrer dans l'hôtel caché derrière, l'horloge tirait sur les 20 heures. Déjà... Où avaient donc filé les heures? Comme elle s'égrainaient vite quand on était pas enchaîné. Pensa-t-elle.
Son regard sur l'engin énorme et lourd, fut assez impressionné, elle n'avait pas vraiment l'habitude -malgré les inventions farfelue de sieur Honoré- et préférait les chevaux. Laissant son cher Poltergeist adoré dans la cours, elle entra dans la réception et commença à se renseigner, examinant les lieux du coin de l'oeil. C'était plutôt agité, alors elle se dirigea vers la réceptionniste.
Sauf que, cette dernière était déjà fort occupée, et ne fit que lui lancer un regard noir, comme si elle ne voyait en elle qu'un enième tracas. Cendre s'approcha quand même...
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Djazz Dickinson

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MessageSujet: Re: Fouteurs de merde désabusés    Fouteurs de merde désabusés  EmptyMar 24 Avr - 22:56

La réceptionniste ne tarda pas à appeler les employés du service d'ordre. Billie et Djazz furent donc mis dehors sans ménagement, tout comme Cendre qui avait commis l'impair de présenter sa peau brune et ses cheveux blancs devant le respectable comptoir de l'hôtel.
Les armoires à glace n'avaient fait aucune distinction, habituées à mettre dans le même panier tout ce qui n'avait pas l'air "convenable", de près ou de loin.

Les trois jeunes gens se retrouvèrent donc dehors. Ils auraient pu repartir chacun de leur côté si Djazz ne s'était pas relevée en insultant les vigiles de tous les noms, amenant à une mémorable course poursuite dans les rues de Stern Road, puis des Docks.

Imaginez deux labradors en costard rayé poursuivant un garçon qui leur jette dessus tout ce qui lui passe sous la main, un autre en train d'essayer de le calmer et une octante endimanchée sur un poney, le tout dans les rues sales des Docks, certains essayant de les arrêter, d'autres au contraire tentant de ralentir les poursuivants.

Au bout d'un moment, la solidarité qui unit les gens de la rue eut raison des forces de l'ordre et Billie, Djazz et Cendre purent s'arrêter pour souffler.


[url=]SUITE[/url]
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Cendre O'Caroll

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MessageSujet: Re: Fouteurs de merde désabusés    Fouteurs de merde désabusés  EmptySam 29 Sep - 14:05

>DEBUT: https://blend-awake.forumsrpg.com/t720-where-lost-children-go#18842<

Quand la grande maison où elle logeait se profila à l'horizon, elle mit pied à terre. Son regard se posa sur les fenêtres, c'était allumé bien sûr... son absence n'était pas passée inaperçue.

-Merci beaucoup Billie, sans toi j'aurais eu du mal à retrouver mon chemin...
-De rien...
Répondit-il, pressé de filer. Et il avait fort probablement raison. Sauf que Cendre lui confia la bride de Poltergeist, désignant les fenêtres...
-Je dois absolument me changer avant qu'ils ne remarquent que je suis rentrée.
Dit-elle, filant déjà.

Billie étonné saisit les rennes, non sans une certaine appréhension car il n'avait jamais été en contact avec un animal aussi imposant. Le souffle des naseaux le rendait mal à l'aise. Soudain la porte d'entrée s'ouvrit et un homme dévala les marches. Billie se figea devant l'homme. Rien ne pouvait expliquer sa présence ici, avec Poltergeist, qui évidemment allait trahir Cendre.

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Onesime & Honoré

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MessageSujet: Re: Fouteurs de merde désabusés    Fouteurs de merde désabusés  EmptySam 6 Oct - 22:48

-Elle n’arrive toujours pas…
Lança Honoré, n’arrêtant pas d’aller et venir avec ses grandes enjambées.
- Vous avez dit qu’on partirait à sa recherche si elle n’arrivait pas
Onesime soupira, assit, une désagréable impression de déjà-vu. Il était encore une fois dans son fauteuil à lire encore une fois son journal et encore une fois Honoré paniquait.
- La police !
Exaspéré Onesime roula des yeux, les posa sur Honoré d’un air entendu et celui-ci se souvint
- Ah non … Pas avant 24 heures c’est ça ?
Et l’avocat hocha la tête en silence.
- Alors je pars à sa recherche, avec ou sans vous !
Onesime l’ignora, se replongeant dans sa lecture mais comment voulez-vous lire tranquillement quand une espère d’asperge frémissant vous fixait avec des yeux de merlan frit en gémissant comme un chien abandonné ?
- Foutre dieu ! Vous êtes plus insupportable encore que l’autre gourde !
Dit Onesime, perdant patience. Il se leva, jetant avec violence son journal à sa place et d’un pas colérique, il rejoignit l’arrière de la maison pour aller préparer les chevaux. Un énorme sourire Béa se dessinait déjà sur la face trop allongée d’Honoré quand il entendit du bruit à l’extérieur, devant la maison : Le hennissement d’un poney qu’il connaissait bien …
-MISS CENDRE !!! J'ai entendu votre cheval !!! Miss Cendre!! C’est bien vous ?!
La grande gigue qu’il était accouru maladroitement vers ce pauvre Billie qui fut donc « prit en flag » avec ce cher Poltergeist… Mais son visage illuminé de soulagement se ternie au fur et à mesure qu’il approchait du garçon… Il s’arrêta devant lui, resta immobile, l’air perplexe
-Mais vous n’être pas Miss Cendre !
Billie, la bride de Poltergeist toujours à la main, fixa Honoré un moment sans réfléchir. Une sueur glacé lui parcouru le dos quand il se dit que cet homme pouvait aisément le faire mettre en taule. Il balbutia d'un air mal assuré :
- Euh... je... j'ai montré le chemin à Cendre qui... en fait, non, c'est...
Il ne savait pas quoi dire pour éviter les ennuis à Cendre. Il ne fallait pas que Djazz se réveille et sorte de la voiture, sans quoi l'homme verrait sans nul doute le sang sur sa veste. Honoré beugua aussi, ne comprenant pas grand-chose… si ce n'est " j'ai montré le chemin à Cendre". Les rouages de son cerveau se remirent en route et il esquissa un sourire rassuré, paraissant moins affolé. Ses yeux dévièrent vers la voiture... Il nota directement la marque de l'engin, observant rapidement le modèle, s’autorisant un bref instant de déconcentration sur la machine, mais s'en détacha après l'avoir identifié… Il nota aussi que le jeune homme était pas mal dans son genre… Et là encore il du secouer sa tête pour revenir à la réalité :
- Oh très bien, vous êtes un petit copain de notre très chère Cendre c'est cela !! Parfait, parfait. Mais ... Ou est-elle ?

***

Elle ? Et bien cher Honoré, elle était en train de faire le tout de la bâtisse, rejoignant à pas de loup l’écurie. Elle avait caché dans l’un des box une robe de rechange au cas où elle aurait salie la sienne, tâché de boue ou … arraché. Une astuce, un tour de passe-passe dont elle en avait fait une petite habitude afin d’éviter à ses chers tuteurs de gaspiller leur salive en questions inutiles. Le sourire aux lèvres en voyant la forme découpé de l’écurie dans la nuit, elle avançait, se félicitant de son initiative qui allait surement bien payer de son efficacité…
Sauf si…
Le sourire de Cendre s’effaça devant l’air triomphant d’Onesime. Il était là, juste devant la porte de l’écurie, les bras croisés à fixer la jeune fille qui venait de sortir de l’ombre.
-Raté.
Dit-il et il décroisa les bras, empoigna le sien avec fermeté et l’entraina vers la maison.

***

A l’avant de la maison Billie fronçait les sourcils.
- Ah non non non ! Je ne suis pas du tout le copain de Cendre, on s'est rencontrés par hasard, puis elle cherchait son chemin et...
Mais à ce moment-là, Djazz sortit de la voiture, éclairée à présent par le lampadaire de la rue. L’air encore endormie, elle observa Honoré, puis la maison, puis Billie :
- C'est ici chez Cendre ? On est à Stern Road ? J'ai dormi...

Il y eut un silence, un léger étouffement de la part d’Honoré... Qui venait de laisser trainer ses yeux sur le veston imbibé de sang... Il tourna de l'œil et tomba raide en arrière.
Djazz rejoignit Billie, bien embêté de voir le père de Cendre (il ne s'était même pas posé la question de la couleur de peau), évanouit, devant lui… Pour couronner le tout, Djazz tata le bras inerte de la belle au bois dormant du bout du pied.
- Qu'est-ce qu'il a ?
- Dégage ! Vas dans la voiture !
-Mais...
- FAIS CE QUE JE DIS BORDEL !
Beugla Billie s'accroupissant sur Honoré pour tenter de le réanimer à coup de gifles. Alors qu’il commençait à ouvrir les yeux sur le prince charmant qui l’avait réveillé et qui essayait déjà de le remettre sur pied Onesime apparut, dévalant les escaliers du perron. La situation était un peu compliqué à saisir : son ami gay au bras d’un ... on va dire " vaillant chevalier". Mais il vit rapidement Djazz… Et continua à avancer avec sureté
- Vous ! Là ! Dans quel état vous avez mis l'autre idiote ?! Hein ?! Dans quoi diable vous l'avez embarqué. Et puis lâcher cette carpette, vous ne voyez pas qu'il essai de vous monter dessus ?!

Fouteurs de merde désabusés  Billie10

Billie lâcha immédiatement Honoré qui tomba comme un chiffon sans vie, se redressa d’un coup.
- Je vais vous expliquer ! ...
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