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 Mais... il vogue à la seule force du vent ?

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Djazz Dickinson

Djazz Dickinson


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MessageSujet: Mais... il vogue à la seule force du vent ?   Mais... il vogue à la seule force du vent ? EmptyVen 11 Mar - 19:05

Le quartier de la Spiazza était complètement différent de tout ce que Djazz connaissait (c'est à dire pas grand chose). Marchant avec précaution sur le sol, pour ne pas que ses bottines de cuir résonnent trop, elle refit mentalement le trajet suivi, un peu au hasard, depuis les Docks.
Elle était sortie très tôt de la maison -elle adorait le matin, frais quelque soit la saison, rose ou bleu. Les artisans étaient à l'œuvre déjà. Les ouvriers sortaient de chez eux, certains enfants profitaient que les rues soient vides pour jouer. Les bruits des machines commençaient à résonner et le soleil n'avait pas encore fait son apparition derrière l'horizon, sous le ciel saturé de fumées en tout genre. Ce soleil qui tannait les peaux et brûlait le métal et auquel Djazz préférait de loin l'ombre fraîche des navires et des hangars.

Elle avait longé les Docks, un peu au hasard entre le quai et les hangars. L'un d'entre eux était ouvert en grand et à l'intérieur on y fabriquait du cordage. Elle s'arrêta un peu devant la porte, observant les hommes manipuler la filasse et la tourner à l'aide d'une grosse machine qui cliquetait.
La jeune fille inspira profondément, les yeux fermés pour mieux sentir les odeurs. Des odeurs familières, pas forcément agréables mais que pour rien au monde elle ne quitterait. Chanvre, huile bouillie et cire. Et de café, aussi.
Elle continuait sa route, paisible, heureuse. La crasse des murs, la noirceur des cheminées, la rouille et le métal, Djazz était chez elle.

Ce n'est que lorsque le ciel passa subitement du gris-jaune sale au bleu pur qu'elle s'aperçut que la ligne délimitant les Docks avait été depuis un petit moment franchie.
Alors, elle s'émerveilla. Elle était à la Spiazza : tout paraissait plus ancien; plus propre aussi. Les rues étaient pavées, les portes sculptées. Les vitrines n'étaient pas encombrées de pièces de métal ni de robots vrombissants à la gestuelle hésitante. Au contraire, fioles, bouteilles et ballons étaient parfaitement alignés et étiquetés. Les tissus roulés et posés sur des coussins, les robes et tuniques sur des mannequins.
Tout était net, et l'air pur sans vapeur ni fumée fit couler des larmes à Djazz. Comme un menthol trop fort ou l'air de la montagne.
Elle ne voulut pas se faire remarquer : une habitante des Docks serait-elle la bienvenue ? Elle baissa sa casquette un peu, sur son front et rentra ses cheveux dans son col.
Elle regardait ses pieds.
Et s'arrêta net, soufflant au passage.

Elle était sur le quai, et, ne regardant pas devant elle avait failli se retrouver dans l'eau froide. Elle recula, regarda. Les navires, bateaux et barques alignées le long de la grève étaient tous en bois, les voiles ondulant doucement dans la brise. Djazz entreprit d'observer méticuleusement celui devant lequel elle se trouvait. Elle n'en tira aucune conclusion, à part qu'il était très grand et très beau. En fait, elle n'y connaissait rien en navires.
La passerelle était posée. Djazz longea le quai, penchée sur le côté pour pouvoir effleurer la coque. Elle se planta jusqu'à la passerelle, hésita puis voyant que personne n'était là, sur la grève, elle se décida à monter.
Voir ce que c'était, un bateau de la Spiazza. Était-ce si différent de ceux des Docks, qui marchaient à la vapeur ?
Elle posa donc un pied inquiet, puis deux et monta enfin jusqu'en haut. De là, elle regarda émerveillée les voiles, les cordages, le plancher, jusqu'à ce que des voix se fassent entendre.
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Drake Calahaan

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MessageSujet: Re: Mais... il vogue à la seule force du vent ?   Mais... il vogue à la seule force du vent ? EmptyDim 20 Mar - 11:02

S’avançant d’un pas décidé vers son bateau, Drake tentait d’ignorer le petit groupe de démarqueurs qui le suivait depuis qu’il était sorti du bureau du magistrat qui administrait le port. Il se contentait de signer les différents documents qu’ils lui présentaient avec empressement et nervosité.
Parbleu, ne pouvaient-ils pas attendre le lendemain ?!
Un peu plus loin derrière lui marchait Kendan, fidèle ombre et ami, qui s’amusait de sa situation, au lieu de se préoccuper de son embarras. Drake se maudissait de n’avoir pas pris son mousquet en allant chercher ses nouvelles lettres de marque. Peut-être que ça les aurait fait fuir. Faut pas rêver. Ces petites bêtes sont aussi teigneuses que des poux sur un chien galeux.
Il était dans une période faste. Les contrats et autres demandes de recherche s’enchaînaient depuis plus de trois semaines, son équipage et lui n’avaient jamais eu autant à faire. Il lui semblait que le monde s’agitait autour d’eux, comme une fourmilière géante qui se rend enfin compte des nombreuses possibilités qui s’offrent à elle. Le commerce maritime et terrestre était en plein essor, surtout parce que les relations entre les différentes castes s’ouvraient de plus en plus. Il était désormais plus facile de côtoyer mages et technopolitains si ceux-ci avaient besoin de vos services. Tel était souvent le cas pour Drake, qui s’en réjouissait puisque son équipage avait droit à un confort plus intéressant grâce à l’argent qui renflouait ses caisses.
Agacé par les piaillements incessants des petits bons hommes, le corsaire accéléra le pas. Il se retrouva très vite devant la passerelle de son bâtiment.
− Allez, ouste ! intima-t-il à leur égard, tout en agitant la main.
Ils se dispersèrent dans le port comme une nuée d’oiseaux. Drake avait heureusement signé le dernier document, sinon ils ne l’auraient pas lâché. Soulagé, son regard se perdit dans la contemplation du ciel limpide et bleu au-dessus des voiles immaculées de la nef. Kendan le rejoignit nonchalamment.
− Qu’est-ce qu’ils te voulaient, au fait ? lui demanda-t-il.
Drake lui jeta un coup d’œil mécontent.
− Ces écrivaillons de malheur me harcelaient afin d’être certains que je signe tous les papiers à la place de ce paresseux de magistrat. J’ai constaté qu’il y avait de plus en plus de documents administratifs à remplir depuis que les consuls ont fait passer les nouvelles lois. Que la peste soit des fats !
Il grommelait toujours lorsqu’une voix aigue l’interpella. Il leva la tête pour apercevoir sans surprise la diablesse qui lui gâchait l’existence en train de se tortiller comme un gros ver des sables sur le pont principal. Son opulente et grasse poitrine semblait se fondre dans la rambarde tellement elle se pressait contre elle, roucoulant à la vue de son capitaine adoré.
− Youuuhouuuuu, Capitainnneeee, youhouuu ! criait-elle sans discontinuer, dépêchez-vous de monter, j’ai quelque chose pour vous !
Drake crut que son cœur allait s’arracher seul de sa poitrine pour détaler au loin… Et ses yeux aussi. Il n’était rien de plus dégoûtant qu’une Murielle qui se trémousse. Il se maudit une seconde fois de ne pas avoir d’armes, quel qu’elle soit.
Cependant, le destin vint à sa rescousse quand une brise légère vint perturber le peu d’équilibre qu’avait la comptable en se tenant sur sa poitrine. Elle bascula en avant et un énorme PLOUF retentit dans le port. Un grand sourire étira les lèvres du corsaire.
− Petite question, fit Kendan, on va la sauver ?
− Hum… Nenni mon ami. Elle vient de retrouver son élément, laisse-la donc.
− Elle se débat bien, en tout cas, intervint Frey, accoudé lui aussi sur la balustrade.
− Vraiment ? Elle n’a pas encore coulé ? Diantre, elle est coriace…
Mais ce détail n’entacha en rien la joie du capitaine. Il commença à monter sur la passerelle, et soudain il s’arrêta net, le regard rivé sur la silhouette inconnue qui se tenait plus haut.
− Ah oui, au fait Kapitan, reprit Frey, on a un invité surprise qui s’est égaré sur notre pont.
Un tic titilla l’œil droit de Drake tandis qu’il observait cette svelte silhouette. Il ne savait pas. Fille ou garçon ? Cette apparition était la plus étrange qu’il n’ait jamais vu jusque-là. Femme ou homme ? Seins ou… ? Il devait savoir. Trop troublé pour dire quoi que ce soit, il monta doucement vers l’inconnu(e).
Par Dieu, cela allait le rendre fou !
Il se planta devant lui/elle et au bout d’une minute, il finit par articuler :
− Puis-je vous aider ?
Comme il/elle ne répondait rien, il tenta de scruter son visage bien malgré la large casquette qui le laissait dans l’ombre. Ses traits étaient fins, réguliers, sa peau couverte de taches de sons, ses yeux bleus… N’arrivant pas à se décider, Drake insista :
− Si vous voulez bien décliner votre identité, je vous en saurais gré. Oubliez le fait que vous vous trouvez sur un bateau de la chancellerie sans autorisation, je vous pardonne si vous répondez à ma question.
Il lui offrit son plus beau sourire, espérant que cela lui faciliterait les choses.
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MessageSujet: Re: Mais... il vogue à la seule force du vent ?   Mais... il vogue à la seule force du vent ? EmptyDim 20 Mar - 14:54

Plantée sur la passerelle en bois depuis plus de cinq minutes, Djazz avait trouvé étonnant que personne ne se manifeste. Peut-être était-il vide... Ce n'est qu'en se déplaçant un peu sur la droite qu'elle avait pu poser son regard sur la porte menant à ce qui devait-être l'appartement du capitaine.
Un légère brise s'était levée, donnant aux voiles un doux mouvement. Elles ondulaient un peu comme les draps que les femmes mettaient à sécher dans les rues de son quartier, tendus sur des fils d'une part et d'autre de chaque immeuble. Ces draps qui se balançaient doucement et qui rappelaient à Djazz les ailes d'un oiseau. Un oiseau noir, gris, brun, taché et froissé.
Là, les voiles étaient immaculées. Le bâtiment tanguait presque imperceptiblement et le bois grinçait un peu. Il y avait avant le bout avant du bateau (la proue, si elle se souvenait bien) une sorte de... volant ? Enfin, une pièce de bois ronde avec des tas de poignées autour. Bien sûr, les navires à vapeur des Docks en possédaient un aussi mais il étaient en métal.
Elle remarqua des caractères sur la coque mais ne sut dire si ils avaient été peints ou gravés.
L E B ...
O, RE
Le reste, caché par l'arrondi de la coque. Depuis l'endroit où elle se trouvait, à moins de se contorsionner, elle ne pouvait pas lire.

"Bon, je vais peut-être redescendre avant qu'on..."

Un cri de pourceau qu'on arrache à sa mère la fit sursauter et reculer, tant et si bien qu'elle faillit, une fois de plus, se retrouver dans la flotte. Alors que la jeune fille reprenait l'équilibre, un "Plouf" retentit entre la grève et le navire. Djazz se demanda si quelqu'un n'avait pas largué une tonne de pommes de terre par dessus le bastingage lorsque la victime du plongeon émergea en se débattant.
C'était une femme plutôt âgée et pas mince du tout. Djazz n'était pas méchante mais elle ne put s'empêcher de penser que
"celle-là, je vais pas pouvoir l'aider sinon c'est elle qui va me faire couler".

Djazz regarda autour d'elle un peu affolée, et voulut redescendre. Elle n'en eut pas le temps. Deux hommes montaient vers elle. Enfin, il y avait un homme, grand, cheveux longs avec un bouc comme celui de son frère. Et l'autre... ben l'autre il avait tout d'un homme, sauf qu'il avait des pattes griffues. Et une queue. Whaaaaoh... Ses yeux s'ouvrirent tout rond. Captivée (elle n'en avait jamais vu, des gens comme ça), elle n'entendit pas la première question.

Djazz réalisa soudain que le "normal" lui parlait. Un peu piteuse, elle mit précipitamment ses mains derrière son dos et s'inclina tout en regardant le barbichu. Elle rougit un peu, honteuse de s'être faite prendre en train de fureter. Elle parlait très vite en jetant des regards un peu effrayés dans tous les sens. En effet, elle avait l'habitude de fourrer son nez partout mais elle ne se faisait jamais prendre alors...


- Je... chuis désolée m'sieur. J'm'appelle Djazz... Djazz Ashokatoaï.

Est ce que l'homme aux griffes était dangereux ? Pourvu que ça ne soit pas un garde du corps. Djazz qui, d'habitude gardait son sang froid, bredouillait et bafouillait. Le fait d'être dans un quartier inconnu la désorientait.

-J'voulais pas vous embêter. J'me suis paumée en me promenant, je viens de Range Dock. Je trouvais vot' bateau très beau et à vrai dire...

Nouveau coup d'œil inquiet vers l'homme aux pattes griffues. Elle en avait oublié la femme dans l'eau.

- Je m'demandais... comment qu'il pouvait avancer sans cheminées ni aubes.

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Mais... il vogue à la seule force du vent ?   Mais... il vogue à la seule force du vent ? EmptySam 9 Avr - 17:40

Djazz ? Quel étrange et singulier prénom, se disait Drake tout en observant la jeune fille – car elle en était immanquablement une, après qu’il eut entendu le son de sa voix teintée par la timidité. Il remarqua qu’elle n’était pas très à l’aise par la présence de Kendan. Très certainement n’avait-elle jamais vu d’hybride, il en mettrait sa main à couper. Sans bouger de sa place, il mit ses bras derrière son dos pour lui assurer qu’il ne tenterait pas de la jeter par-dessus bord. Drake Calahaan n’avait qu’une parole !
− Cheminées ? Aubes ? Diable, je ne puis garantir de connaître la signification de ces mots, dit-il d’un air dubitatif.
Il posa ensuite sa main sur l’épaule de son second et eut pour Djazz un sourire rassurant.

Mais... il vogue à la seule force du vent ? Ba-dra15

− N’aie crainte, jeune demoiselle. Cet homme est aussi doux qu’un agneau. Il suffit simplement de ne pas trop le titiller.
Il lui lança un clin d’œil complice et se détourna un instant pour héler l’un de ses marins.
− A-t-on repêché la morue ?
Le rookie hocha la tête et indiqua d’un geste l’amas que formait le filet et qui se trouvait dans un coin du pont principal. Frey y était accroupi et tripatouillait à l’aide d’une pince chirurgicale le filet afin de retrouver une Murielle probablement déjà en train d’étouffer. Cela fit sourire la jeune fille. Drake s’en félicita. Au moins avait-elle saisi que tout ce remue-ménage n’était qu’une bonne plaisanterie entre membres de l’équipage. Et non une tentative d’assassinat.
− Bien, maintenant je vais t’expliquer en quoi une nef est le meilleur des bâtiments pour naviguer sur les mers et les océans de ce merveilleux monde.
Il se permit d’entourer ses épaules d’un bras protecteur et il commenta tous les aspects du Leborean qu’ils rencontraient. Il lui montra le mât de misaine, qui était le premier des mâts et était donc à l’avant ; puis venait le grand mât et l’artimon (le mât arrière), et tous supportaient de grandes voiles blanches dites « carrées ». Les gabiers, les matelots qui se chargeaient de la mâture semblaient presque flotter dans les airs quand ils marchaient avec agilité sur les marchepieds. D’autres s’occuper de rajuster les haubans et galhaubans, ces câbles et cordes qui servaient à maintenir et consolider en cas de complications.
Puis ils montèrent sur le gaillard avant et admirèrent ensemble le paysage : au loin, on pouvait remarquer une falaise s’élever, où une riche demeure avait été construite, symbole de richesse du quartier alchimiste. Elle avait une vue imprenable sur l’océan qui entourait Range Harbor. La voile triangulaire qui pointait vers l’avant n’était autre que le foc, lui expliqua-t-il encore, quand soudain un des hommes vint aborder Drake, un air inquiet sur le visage.
− Capitaine, je crois que l’un des cordages d’amarrage a lâché. Le gaillard arrière est en train de s’éloigner du bord.
− Tu crois ou tu es sûr ?
− Sûr et certain, Capitaine.
− Alors il faut serrer les fesses !
− Bien Capitaine !
L’homme repartit aussitôt et Drake put se concentrer de nouveau sur son exposé. Mais il ne reprit pas à la vue de l’air interloqué de la jeune fille et qui le dévisageait dès à présent avec incrédulité. C’est là qu’il comprit.
− Ooh, jeune fille, ne crois pas que de tels mots puissent sortir aussi souvent de ma bouche. Les fesses sont simplement la partie arrondie de l’arrière du bateau, juste au-dessus de la ligne de flottaison.
Djazz hocha la tête pour signifier qu’elle avait saisi et se garda de tout commentaire, en attendant d’avoir fait le tour de l’appareil.
− Tout ceci pour te faire comprendre, conclut finalement Drake alors qu’ils revenaient sur le pont principal, que les bateaux alchimistes ne sont pas si archaïques que beaucoup osent le prétendre. Il suffit d’en connaître toutes les subtilités pour pouvoir les manœuvrer avec art.
Il s’approcha du bastingage et y posa une botte, pour s’appuyer ensuite sur sa jambe relevée et contempler la mer qui s’étendait, sublime et éclatante ce jour-là. Il soupira puis regarda la jeune fille qui attendait sagement derrière lui.
− Je suis troublé, je l’avoue, par ta curiosité. Jamais auparavant quelqu’un du quartier technopolitain n’était venu me poser des questions de ce genre. Ils sont plutôt méprisants, la plupart du temps, ou alors se fichent-ils simplement de ce que nous faisons ici, ce que je peux comprendre. Moi-même je ne préfère pas me mêler des affaires d’autrui, si on ne m’y a pas invité préalablement.
Il ferma un instant les yeux et les rouvrit.
− Pour répondre plus clairement à ta question… Je dirais que ce qui nous permet d’avancer, c’est le vent, sa puissance, sa stabilité, sa fidélité. Et si nous sommes dans un de ces jours où il n’est pas avec nous, nous faisons alors confiance en la mer, car, assurément, elle nous ramènera toujours chez nous. Et comme le dit la citation d’un philosophe connu : « Lorsqu’on ne sait pas vers quel port on navigue, aucun vent n’est le bon ».

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[Me suis permise un dessin rapide de Djazz...]
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MessageSujet: Re: Mais... il vogue à la seule force du vent ?   Mais... il vogue à la seule force du vent ? EmptyMar 12 Avr - 14:22

Comment ? Il ne savait pas ce qu'étaient des aubes ? Mouais... en même temps, dans ce quartier, ils étaient de toute évidence dans un autre temps qu'aux Docks. Curieux que deux sociétés si proches géographiquement soient si éloignées dans leur modes de vie ?
La jeune fille avait appris du temps qu'elle allait à l'école qu'avant la Jonction, ils ne se connaissaient pas.
Djazz ne put s'empêcher de sourire lorsque le capitaine demanda si la morue était sortie de l'eau, puis se détendit lorsqu'il lui assura de la "douceur" de l'hybride. C'est vrai que vu comme ça... Il avait l'air sympathique, avec ses tatouages partout et lui rappela un vieux loup de mer, barbu et fripé, qui passait sa journée à regarder les bateaux. Lui aussi possédait de drôles de motifs sur la peau.

Ensuite, il l'entraina sur le bateau, lui expliquant le fonctionnement de chaque carré de tissu, de chaque cordage, de chaque bout de bois.
Djazz, les oreilles ouvertes plus grand que la porte de l'entrepôt numéro quinze, écoutait le capitaine avec étonnement, parfois fascinée, souvent intriguée. Elle caressait le bois lisse de sa main noircie par des taches de cambouis devenues indélébiles.

*J'ai remonté le temps*, se disait-elle. *On voit le ciel, ici. Les bruits sont différents. Les gens aussi. Et cet homme, a-t-il souvent voyagé ? Est-il allé au bout du monde, est-il déjà allé vingt-mille lieues sous les mers ?*

Ils revinrent sur le pont principal. Les hommes s'affairaient. Il y avait un jeune garçon, accoudé au bastingage derrière le capitaine, qui semblait attendre. Il avait une chemise à rayures, un short et des sandales. À son air facétieux, Djazz ne put s'empêcher de sourire.
*On dirait un peu Elektro, celui-là...*

Le capitaine évoqua le fait que les castes ne s'occupaient pas des autres, avant de lui expliquer que le navire ne se déplaçait qu'à la force du vent, et qu'il avait confiance en lui.
Djazz était toujours béate. Elle ne put s'empêcher de s'exclamer :


- Mais... il vogue à la seule force du vent ? Krozbak, comment vous faites, alors, si vous voulez partir par mer calme ? Nous, nos bateaux peuvent appareiller n'importe quand. Ben, grâce aux aubes, justement ! On met du charbon dans le four, ça fait de la vapeur d'eau, pis la vapeur elle va dans tout un drôle de bazar de système qui fait tourner les aubes, de chaque côté du bateau, et comme ça il avance. Les aubes, c'est comme sur les moulins à eau, vous savez, une roue avec des palmes... Bon, l'ennui c'est qu'il faut charger du charbon, j'ai fait ça une fois, j'vous raconte pas les cloques. Mais faut bien travailler, non ?

Djazz détourna son regard sur l'homme aux pattes. Elle le trouvait très bizarre et très mystérieux, et se demanda comment on pouvait se retrouver avec des pattes. Peut-être un peuple qui avait connu un développement différent ? Elle se rappela avoir étudié, à l'école, un gros bouquin sur un certain Dra... Dar... Darvine, ou quelque chose comme ça, sur l'évolution des espèces. Mais elle préféra réagir sur l'étonnement du capitaine quant à sa curiosité.

- Ouais, c'est vrai que des fois, ça vaut mieux pour sa pomme de s'occuper de ses boulons... Mais c'est pas rigolo de rester chez soi, quand on connait déjà presque tout. Et puis, on est pas tous méprisants, par exemple, avec les Cyber, là oui parce qu'y en a qui nous narguent avec leur engins rutilants.

Elle eut un sourire en coin, enleva sa casquette parce que le soleil commençait à taper, et la mit dans son sac, déjà bien gros.

- Mais nous au moins, on risque pas de tomber en panne.

Djazz s'interrompit, enleva son sac, l'ouvrit et en extirpa un gros objet cubique plein de molettes, de boutons de réglages. Sur une des faces, il y avait un gros objectif, comme un bout de lunette astronomique, et en dessous une fente. C'était lourd mais Djazz le posa sur une caisse qui se trouvait là, orienta la lunette vers le Leborean, posa son œil sur un trou de l'autre côté. Après avoir manipulé quelques boutons, elle appuya sur une grosse poire reliée à l'appareil par un tube. L'objet émit quelques cliquetis et un petit vrombissement, sous l'œil remplit de fierté de Djazz.

Elle regarda le capitaine, un grand sourire aux lèvres. De la fente sous la lunette sortit une feuille de papier épais, sur lequel était imprimée l'image du navire. Elle l'enleva, la secoua avant de la mettre sous le nez du navigateur.


- Invention de mon grand-père ! C'est comme un daguerréotype sauf que l'image sort directement ! C'est chouette, non ? J'peux vous tirer le portrait, à vous aussi ? Et aussi à...

Elle jeta un coup d'œil vers l'homme aux pattes, un peu moins à l'aise qu'avec le capitaine.
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MessageSujet: Re: Mais... il vogue à la seule force du vent ?   Mais... il vogue à la seule force du vent ? EmptyMer 27 Avr - 9:31

Après l’avoir attentivement écouté, comme l’aurait fait un enfant curieux mais plus malin que la moyenne, la jeune fille se mit à parler et parler sans qu’on ne puisse l’arrêter. Drake se dit que c’était là un échange de bons procédés, ou plutôt, de bonnes paroles. Apprendre des autres classes était toujours intéressant, si on ne voulait pas qu’elles nous surprennent. Alors il se garda bien de faire tout commentaire avant qu’elle n’ait fini son petit discours.
Or, quand elle sortit son drôle d’appareil qui cliquetait en tout sens, il se sentit soudain lui-même redevenir un gamin face à cette étrangeté qui n’était pas de son monde. Djazz agita une image face à lui dans l’espoir qu’il la prenne et qu’il admire ce qu’elle avait produit avec son engin. Il hésita quelques secondes avant de constater qu’il ne courrait aucun danger. Après tout, il avait vu bien pire en terme de technologie, mais jamais personne n’avait pris la peine de lui en expliquer le fonctionnement. La jeune fille n’avait pas besoin de vraiment lui expliquer son gadget, car il comprit immédiatement, en voyant son propre navire apparaître comme par magie sur une surface aussi petite, qu’il s’agissait là d’un de ces « attrapeurs d’images ». À dire vrai, il aurait aimé en posséder un. Toutes les splendeurs qu’il avait pu observer jusque-là lors de ses voyages, tous les paysages magnifiques et les couchers de soleil à faire pâlir les feux de camp les plus impressionnants, il aurait voulu les immortaliser à jamais et ainsi les revoir à chaque fois que quelque chose n’allait pas. Selon lui, la mémoire humaine n’est pas aussi infaillible que certains le pensent.
Il prit donc délicatement l’étrange gravure des mains de Djazz et l’observa sous toutes les coutures pour vérifier quand même s’il n’y avait pas supercherie. Non, ce morceau de papier n’était qu’un morceau de papier. Il siffla d’admiration et Djazz eut un sourire de plaisir. Elle lui dit qu’il pouvait la garder, et Drake se souvint de ses autres paroles.
− Me tirer le portrait ? Cela ne risque-t-il pas d’être trop long ?
Elle secoua la tête pour lui assurer que non. Un peu plus en confiance, il fit signe à quelques-uns de ses plus fidèles compagnons de venir le rejoindre expressément. Léon, Frey, Kendan et même Murielle (si ce n’était pas de la générosité ça) purent ainsi goûter à la joie de se voir « photographier » (comme la jeune fille l’avait dit) auprès de leur capitaine. Djazz manœuvra son appareil et quelques instants plus tard, une autre reproduction apparut dans ses mains. Ils se penchèrent tous pour contempler leur minuscule sosie, à la fois circonspects et ravis. Murielle glissa discrètement à Djazz, tandis que les autres faisaient des commentaires un peu en retrait, qu’elle aimerait bien avoir plusieurs de ces images magiques avec le capitaine dessus. Ou, mieux, qu’elle souhaiterait posséder son engin si utile !
− Je te payerai, si tu veux… lui chuchotait-elle avec une lueur excitée et désespérée dans les yeux.
Son empressement ne plut pas vraiment à la jeune fille. Elle recula loin d’elle et alla rejoindre Drake sans un mot, contente que sa présence incite la vieille femme à ne pas insister. Et puis il y avait surtout Kendan qui semblait la fasciner bien plus que le reste, constatait le capitaine avec un sourire.
− Si nous en revenons à nos histoires de bateaux, reprit-il alors, je te rassure sur le fait que nous possédons un « mécanicien », comme vous le nommez, et qu’il est très bon dans ce qu’il fait. Il nous évite de sombrer durant les tempêtes et assure le total fonctionnement des différentes manœuvres. Sans lui, je serais depuis longtemps en train de servir de plat de résistance aux poissons, ainsi que mon équipage d’ailleurs.

De quelques paroles, il demanda à Léon de rapporter des rafraîchissements qu’ils prendraient dans sa cabine. Lui-même avait remarqué que le soleil commençait à chauffer sur le pont. Il l’invita donc à le suivre et ils purent se détendre dans la fraîcheur de l’ombre du bureau. Kendan les avait suivi en silence, les bras croisés derrière le dos et nullement embêté par les regards que lui jetaient parfois la jeune fille. À l’intérieur de la cabine, Drake s’assit dans son fauteuil, une merveille d’antiquité ayant appartenue autrefois à un roi déclinant, et Djazz s’installa, quant à elle, juste en face de lui, contemplant de ses grands yeux les objets singuliers qui décoraient la table et les étagères.
− Laissons donc tous ces cyberpolitains grognasser derrière notre dos. Je n’ai cure de telles paroles pleines de jalousie et d’arrogance.
Ils sirotèrent en même temps leur citronnade.
− Je ne prétends pas non plus qu’ils sont tous ainsi, heureusement que non par ailleurs, car j’en ai connus, des cyberpolitains. Nous avons tous nos petits défauts.
Il se pencha vers lui avec un air intense sur le visage. Il ramena ses mains devant lui et la fixa avec intérêt.
− Cela m’étonne, d’après ce que tu as dit un peu plus tôt, qu’une demoiselle aussi jeune que toi puisse déjà travailler sur un bateau. N’y a-t-il pas de règles, en ce qui concerne la présence de femmes sur les bâtiments, chez vous ? Certes, il faut travailler, mais Diantre ! N’as-tu pas des parents ou des frères pour t’assurer une bonne vie avant de songer de rentrer dans le monde harassant du travail ? Je ne veux pas paraître machiste en disant cela, loin de moi cette idée. Si je pouvais avoir des femmes dans mon équipage, je serais le premier à être content, crois-moi ! Mais je ne peux pas tenir certains de mes hommes, et leur peu d’éducation, plus le fait qu’ils séjournent parfois très longtemps en mer, cela ne les aide pas à être des gentilshommes…
Il espérait que ses questions ne paraissent pas trop impudentes à la jeune fille.

[HS : j'essayerai de dessiner un truc plus tard, pour ce post]
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Djazz Dickinson

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MessageSujet: Re: Mais... il vogue à la seule force du vent ?   Mais... il vogue à la seule force du vent ? EmptyVen 29 Avr - 19:45

Ce qui différenciait sa machine à elle des autres, c'était ce petit ajout de son grand-père qui permettait de sortir un double de la photo, et ce en actionnant un bouton et un levier. Elle laissa les originaux à Drake et glissa les autres dans son sac, avant de le refermer et de suivre le capitaine.

Il tanguait un peu, le bateau. Et il parlait aussi. Le grincement du bois et des cordages, le claquement des voiles. La brise. Le gouvernail se balancait légèrement et la figure de proue semblait vouloir raconter aux mouettes tout ce qu'elle avait vu. Les entailles minuscules, les fêlures, le raccommodage des voiles retranscrivait toutes les aventures du capitaine, de l'homme-animal, de la vieille folle et du jeune garçon. Et aussi du fumeur de cigarettes, celui qui avait une blouse et qui restait un peu dans l'ombre. Celui dont les rides étaient comme autant de minuscules gravures dans le bois de récits de voyages, de bouts du monde, de monstres et de pieuvres mangeuses de sous-marins.

Les doigts crasseux de la jeune gavroche effleurèrent le cadre de la porte qui menait aux cabines. Douceur. Le sel, le vent et des centaines de passages l'avaient poli.
Ses bottes usées frappèrent le plancher qui dut s'amuser à découvrir les résidus de goudron collant les semelles.
Ses yeux bleu délavé croisèrent le regard rieur du mousse. Elektro. Son jeune frère et sa jeune sœur avaient le même âge peut-être. Verraient-ils autant de choses que lui ? Connaitraient-ils l'océan ou, comme elle, les eaux boueuses des canaux, des sorties d'égouts et les algues entre deux bateaux à vapeurs ?

Djazz se surprit à penser de telles choses. Elle aimait son quartier. Elle aimait regarder les ouvriers. Parcourir les rues sales et mal famées. Accompagner Billie aux les matches de boxe, dans des caves éclairées au gaz. Parcourir les docks à la recherche d'un boulot.

Tout s'envola à nouveau lorsqu'ils pénétrèrent dans le bureau du capitaine. Djazz vit la femme se glisser hors du champ de vision du capitaine.

*M... mais elle fait quoi, là ?*

Eh bien elle avait saisi une cape qui trainait sur un siège, se le fourra sous le nez et inspira très fort, les yeux levés au ciel, les doigts crispés et...

*Oh-oh... J'aimerais pas être à la place du capitaine ! Elle est malade ou quoi ?*

Djazz s'assit en face de Drake au moment où, l'homme aux pattes lui lançant un coup d'œil, la folle reposa la cape avant de se planter près de son capitaine.
La jeune fille ne savait pas où regarder : il y avait trop de choses à admirer. Les compas, les boussoles, les cartes, les fauteuils, la tapisserie, les tableaux, les meubles. Un chapeau à plumes, une paire de bottes, la cape, un fleuret (Djazz avait appris les différents types d'épées parce que chez les Technologues certains en cachaient dans leur cannes ou leurs parapluies, et fallait faire attention).

Son attention fut reportée sur le capitaine lorsque celui-ci lui fit part de son étonnement, sur le fait qu'elle travaillait, qu'elle était montée sur un bateau. Le fait qu'une femme puisse monter sur un bateau était, en effet, controversé chez elle. Du moins, pour travailler.

Djazz eut un sourire. Elle s'étala sur son siège, rabattit sa casquette sur son front avant d'annoncer d'une voix assez grave, gutturale, pleine d'aisance :


- Des femelles sur un bateau ? Mouahaha !! c'est ridicule. Sauf vot' respect, cap'taine, on m'a souvent dit qu'j'avais l'air un tantinet jeunot mais j'vous garantis : j'ai du muscle. Sans compter que, dans ma famille, on est pas faignant. Je charge le charbon, j'crains pas la souillure et j'peux dire que j'me débrouille pas mal, quand y s'agit d'mettre les mains dans l'cambouis !!

Djazz enleva sa casquette, éclata de rire en regardant l'assistance. Reprenant voix et position normales, elle annonça à Drake :

- Voilà, comment je surpasse les préjugés lorsqu'un contremaître a l'air de rechigner. Je fais ça presque tout le temps. Mais si vous voulez savoir, chez nous, les enfants travaillent. Enfin, chez les buveurs d'absinthe ! Chez ceux qui ont plus d'argent, les gosses étudient.

Elle baissa les yeux, suivit les motifs du tapis et tomba sur une griffe. Deux, trois griffes. Une patte, une jambe... mouais.

- On est pas à plaindre. Mes grands-parents travaillent, mes parents travaillent, mon grand frère aussi...

Hésitation. Sourire en coin.

- Oui, on peut dire qu'il travaille ! Avec papa. Et moi je fais des boulots à la semaine. Mon p'tit frère et ma p"tite sœur font encore deux ans à l'école et après eux aussi vont travailler. Tout le monde mange, alors tout le monde va gagner de l'argent. C'est normal. Personne ne discute là-dessus. Enfin, il est inimaginable qu'on puisse se la couler douce alors que nos parents transpirent ! Ce serait une charge énorme.

Djazz, ainsi que tous les gens de la classe travailleuse, aussi bien petit bourgeois qu'ouvriers ne pouvaient concevoir qu'un enfant, à partir du moment où il sait compter (et lire, accessoirement), reste à la maison en attendant le pain quotidien.
La folle lorgnait sur le sac de Djazz, sûrement à cause de l'appareil photographique. Elle se demanda si le capitaine et son second n'aimeraient pas avoir chez eux des images de souvenirs.

Soudain, un bruit fracassant se fit entendre : un oiseau métallique venait d'entrer dans la pièce et était venu s'échouer en cliquetant sur la table. Djazz le saisit et soupira. Le brandissant d'un geste las, elle dit :


- Ah, ça... c'est encore une des trouvailles de mon papy. Il a récupéré chez les Cyber ce sale truc là, qui retrouve les gens avec un système de reconnaissance infra-je-ne-sais-quoi. Bizarre qu'il fonctionne aussi loin de... enfin bref. y a un mot, qui me dit de rentrer à la maison... pfff...

Elle le fourra dans son sac.

- C'était merveilleux, cette visite du bateau.

La jeune fille ressortit l'appareil photographique et, le posant sur la table, au milieu de tout un tas d'autres objets, regarda tour à tour le sourire au lèvres, les yeux rieurs, le chignon gris, la cigarette, les yeux félins et le bouc soyeux. Elle rit puis dit :

- Cadeau pour vous. Non seulement vous vous souviendrez de mon passage, mais vous pourrez garder des images de vos voyages ! Ça marche aussi avec du parchemin vous savez...

Et la jeune fille, dans un dernier sourire, passa la porte et grimpa les escaliers de bois.

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